SILÈNE chante enfin les églogues cosmogoniales que naïades, arbres, faunes, pâtres et bêtes sauvages désespéraient d’entendre jamais. Il chante l’univers qui embrasse la Terre et rend possible son existence, la genèse de celle-ci, en ses formes et ses principes, la vie qu’elle vit naître en ses mers fécondes. Il chante le manteau organique et grouillant qui couvre à présent son sol et constitue l’heureux auditoire du vieux satyre.
Ses églogues mettent en regard ce que la connaissance actuelle nous dit de nos origines avec une vision cosmogonique venue du fond des âges, en cueillant les propos d’une justesse souvent stupéfiante de penseurs et de poètes latins et hellènes. Les pages des Cosmogoniales qui les accueillent nous font ainsi redécouvrir, à travers le chant de Silène, la sagesse des Anciens.
De l’explosion primordiale aux premiers animaux foulant les terres émergées, en passant par les péripéties de la formation de notre planète, les images et le verbe des Cosmogoniales se complètent plutôt qu’ils ne s’illustrent, et portent chacun une temporalité dont le perceptible décalage offre par sa finesse un regard nouveau et poétique sur un mystère qui n’a cessé de fasciner les hommes : l’apparition de notre monde.
HYACINTHUS, Les Cosmogoniales ou Un chant de Silène, Paris : Rue de l’échiquier, coll. « Rue de l’échiquier BD », sept. 2019. (Péronnas : impr. SEPEC ; Arles : distr. Harmonia Mundi livres.)
ISBN : 978-2-37425-153-0, EAN : 9782374251530, notice BNF : FRBNF45792693. In-16o, 185 mm × 300 mm × 17 mm, relié, viii-184 p. ill.
Textes en latin et grec suivis de leurs versions françaises, 1 vol., réunit : Ouranogonie – Astrogonie – Héliogonie – Géogonie – Zoogonie – Thériogonie.
ARTISTE graveur et dessinateur, Hyacinthus – Yacine Gouaref pour l’état-civil – taille doucement et mord longuement ses matrices de cuivre à l’abri des toits de zinc parisiens et ne cesse de les meurtrir qu’aux moments d’en jouer, soufflant en son cuivre à coulisse lorsque l’occasion se présente. De la pointe sèche, des réactions chimiques et du contact de l’encre, ses fantaisies qui surgissent, extirpées d’entre les lourds rouleaux de sa presse ou émergeant d’encres liquides et de poussières de graphite, hantent ses pérégrinations oniriques et habitent ses dessins et estampes.
Dilettante touche-à-tout, il se passionne pour l’Histoire, l’étude du vivant et de ses origines, l’étymologie, la grammaire, l’apprentissage intensif du latin et le vermi-compostage. Né à Paris et passé par les Arts décoratifs, il travaille à l’atelier de L’Æternité sauvage, au 6B, sur la péninsule que forme la confluence du canal de Saint-Denis d’avec le grand bras de la Seine.